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Frère Henri (Guy) Ormaechea
est entré dans la paix de Dieu le lundi 19 juin 2017 à Nantes
dans sa 88ème année, après 62 ans de vie religieuse et 68 années de sacerdoce.
Homélie de Frère Gwenolé Jeusset, ofm
lors de la célébration de la Pâque de Frère Henri à Nantes, le 22 juin 2017
(Martyrs d'Israël 12, 43-46 ; Jn 6, 37-40)
Pour la cinquième fois depuis le début de l'année et la septième fois en dix mois, nous frères de cette communauté sommes réunis dans cette chapelle pour célébrer la pâque d'un membre de notre fraternité. Comment pouvons-nous supporter cette réalité sereinement sinon parce que nous croyons à la résurrection ?
Dans le passage du livre des Martyrs d'Israël, qui date du deuxième siècle avant Jésus-Christ, nous avons entendu que le chef d'Israël demande la prière pour les morts parce qu'il y croit : "C'était un geste tout à fait noble et beau, inspiré par la pensée de la résurrection. Car s'il n'avait pas espéré que ceux qui étaient tombés ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde".
Dans le même sens mais avec la connaissance de la résurrection du Christ, saint Paul écrira aux Corinthiens : "Si nous avons mis notre foi dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! Le Christ est ressuscité d'entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité".
Dans le passage d'évangile que nous venons de recevoir en cette célébration, le Christ nous l'a dit : "La volonté de mon Père, c'est que tout être humain qui voit le fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour".
Proches et amis de frère Henri, nous voulons partager notre peine commune certes, mais surtout nous voulons clamer cette espérance que notre frère est déjà dans la nouvelle vie, celle de la démesure de l'amour parce qu'elle est celle de la tendresse et de la folle miséricorde de notre Dieu.
Au moment de préparer cette homélie, je lisais un passage du livre "Silence" qui a inspiré le film de Scorsese sur les martyrs du Japon au XVIIème siècle. L'auteur du roman historique évoque un jeune missionnaire portugais, entré clandestinement avant d'être promis à la torture en prison, se tournant vers le visage du Christ : "Tandis qu'il gisait sur sa couche... il évoquait chaque épisode de la vie du Christ... Ce visage, lors du Sermon sur la montagne. Ce visage lorsque le Christ traversait, à la brume, le lac de Galilée. Ce visage qui n'avait jamais perdu sa beauté dans les pires tortures. Ces yeux doux et limpides, pénétrant jusqu'à la fibre tout être humain, étaient à présent fixés sur lui. Lorsque cette vision s'imposait à lui, la peur et le tremblement disparaissaient, telles les ondulations imperceptibles que boit le sable du rivage". (Shûsaku Endô : Silence p. 159-160)
Notre frère Henri, vivant son ministère en période de paix a aussi tourné son visage vers le visage du Christ à travers l'aide spirituelle des jeunes dans différentes aumôneries de collèges et en créant la troupe des Vagabonds de saint François. Depuis quatre ans il se retournait à temps plein vers le visage de son Seigneur, venu lundi lui demander de rentrer à la maison.
Pour nous, fils de saint François, malgré une réponse qu'on aurait voulue meilleure aux yeux du Père céleste, mais conscients de la miséricorde infinie et de votre prière, la venue de notre soeur la mort est l'accomplissement de l'appel reçu et le déploiement d'une réponse à l'amour. Il nous faut prier pour frère Henri, le présenter au Père comme une brebis du Bon Pasteur qui a toujours regardé le visage du Bien-Aimé et donné sa vie dans l'attente de ce qui arrive maintenant : la grande rencontre, l'éblouissement de l'entrée dans la vie sans faille, parce que le Seigneur le prend près de Lui, à jamais avec tous ses anges et les saints que notre frère a vénérés, à commencer par la Vierge Marie et saint François, le père Kolbe et soeur Faustine.
Oui, nous les frères, nous croyons en la miséricorde, nous croyons en la résurrection, nous croyons en l'amour et nous le chanterons très fort dans quelques minutes après les paroles de la consécration : "Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là".
Si, avec vous, cette foi en la vie près de Dieu ne nous pousse pas en cette circonstance à une allégresse débordante, elle nous laisse dans la sérénité de celles et ceux qui croient qu'Henri est déjà dans ce temps de la paix sans fin. Nous supplions pour lui la miséricorde de Dieu mais avec la certitude que notre demande est déjà accueillie. Amen !
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